lundi 14 janvier 2013

Arequipa II (Canyon de Colca, jour 1)

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Lundi 10 décembre




Comme pour tous les autres Trek au Canyon de Colca, on vient nous chercher directement à l'hôtel (louche dans le cas présent) entre 3 et 4h du matin. On se rendort environ immédiatement dans le "combi". Plus de 150km et 3h plus tard, nous arrivons à Chivay, ville à l'entrée du Canyon, où l'on prend un petit déjeuner. On est alors environ quinze jeunes de moult pays différents à se raconter ce qu'on fait au Pérou. La moitié fait le trek en 2 jours, et l'autre moitié (dont Elise et moi) le fait en 3 jours pour pouvoir davantage en profiter.


Pourquoi se lever si tôt? Pour les condors. En effet, l'intérêt majeur du Canyon de Colca est qu'il y est quasiment certain de pouvoir observer le majestueux Condor des Andes, notamment au mirador del Condor. Mais cela n'est possible (à moins d'un énorme hasard) que vers 8h30-9h et 16h, après ils prennent les courants d'air chaud et sont trop haut dans le ciel. A l'heure prévue, nous rejoignons donc tous les autres gens postés au point de vue sur le canyon (à 3700m d'altitude) dans l'attente de l'arrivée des condors.

Le point de vue sur l'immense Canyon de Colca où l'on attend avec impatience l'arrivée des Condors.
 Le Condor des Andes, de la famille des vautours, est l'oiseau ayant la plus grande envergure au monde (après l'Albatros hurleur), avec une envergure de 3,20 mètres ! C'est assez immense. Sinon, sa taille est d'un peu plus d'un mètre et c'est l'oiseau pouvant vivre le plus longtemps puisqu'il peut atteindre les 50 ans. Il vit tout le long des Andes et sur la côte Pacifique (mais surtout dans les Andes entre 3000 et 5000m). Il se nourrit principalement de carcasses. Les adultes sont noirs avec une jolie collerette blanche autour du cou. Comme tous les vautours, la tête est dépourvue de plumes (c'est plus pratique pour fouiller les carcasses) mais comme pas tous les vautours, le mâle a une crête.


Dans la famille du Condor des Andes il y a également les autres vautours du Nouveau Monde (urubus) et le Condor de Californie. Un peu plus petit que le Condor des Andes, le Condor de Californie a faillit s'éteindre en 1985 quand il ne restait que 9 individus sauvages en Californie. Et la Californie n'est pas le meilleur endroit pour une espèce en voie de disparition. Mais maintenant grâce à la réintroduction, il y en a une centaine vivant joyeusement en Californie et en Arizona (ça reste une des espèces les plus menacées au monde). Voila pour les infos Condors (c'est injuste que personne ne connaisse le Condor de Californie, fallait rattraper ça, un peu).


Après quelques minutes d'attente, nous avons de la chance et plusieurs Condors se succèdent sous nos yeux, parfois planant à quelques mètres au-dessus de nos têtes (impressionnant quand ça a une envergure de plus de 3m). J'en profite pour observer les petits oiseaux du coin et découvre une Viscacha des montagnes! Il y a quatre espèces de Viscacha en Amérique du Sud. Ce sont de gros rongeurs d'un peu moins de 50cm de long de la famille du Chinchilla (espèce en très très grave danger de disparition). La Viscacha des montagnes vit dans les Andes au Pérou, Bolivie, Argentine et Chili, entre 4000 et 5000m d'altitude, environ. Ça fait partie des nombreux animaux chelous d'Amérique du Sud puisque que ça ressemble à un lapin-cochon d'Inde avec une super longue queue (qu'on ne voit pas assez sur ma photo, hélas). Ça n'est pas très rare du tout, mais je suis quand même très content d'avoir pu en voir, c'est assez discret comme animal.


On continue d'observer les Condors jusqu'à ce qu'ils s'en aillent. On reprend alors le combi jusqu'au village de Cabanaconde (3300m d'altitude) d'où partent la plupart des trek dans le Canyon de Colca. Le Canyon de Colca est environ deux fois plus profond que le Grand Canyon et est potentiellement le Canyon le plus profond du monde mais comme ses côtés/pentes ne sont pas aussi verticaux, il est moins médiatisé. Il est probablement habité depuis le XIVème siècle et depuis, les habitants du Canyon font des cultures en terrasse là où ça n'est pas trop pentu.

Sur le plan vous pouvez voir les différents chemins utilisés pour parcourir le Canyon, selon le temps disponible. En bas, la grande route en haut du Canyon où l'on trouve le mirador Cruz del Condor et Cabanacomde, et ensuite il faut descendre dans le Canyon en direction de la rivière Colca selon un des trois chemins. Pour nous, ça sera la route San Juan de Chuccho, Cosñirhua, Malata, Oasis, Cabanaconde, comme ça on descend dans le Canyon, marche sur l'autre côté,  puis descend à l'Oasis et enfin remonte à Cabanaconde. Le tout passant de 3300m d'altitude à pas loin de 2000m puis remonter un peu, puis redescendre puis remonter plus de 1000m de dénivelé. You-ouh! C'est parti !

(Le lendemain, nous allons traverser les deux villages qu'on peut voir, et descendre vers la gauche au niveau de la rivière (qu'on ne voit pas ici)
Le premier jour, on descend de Cabanaconde à San Juan de Chuccho avec les autres qui font le trek de 3 jours. On découvre alors le magnifique Canyon. Paysage impressionnant, fabuleux, splendide, tout ce que vous voulez. Marche assez tranquille, trois heures de descente, ce qui fait que j'ai encore moult énergie. quand on arrive en début d'aprem au "lodge".

Le départ, à Cabanaconde
Plein de cultures dans la région : ici le fameux maïs violet.
Village quitté, nous voila en train de descendre le Canyon !
En plus de plein d'espèces de beaux cactus, il y a plein de plantes cheloues dans le coin
Eh oui, on descend jusqu'à la rivière Colca.
Comme d'hab dans les Andes, des roches impressionnantes (tout est impressionnant pour moi, non? Je dois dire le mot quinze fois par article).
Arrivée en bas, à la rivière... ça tombe bien, le premier village est plus haut de l'autre côté.
La partie la plus dure de la journée, une pente très très raide pour arriver au village. Je suis essoufflé au bout de quinze secondes de montée.
Arrivée au village !
On peut observer les coulées de basalte, possiblement refroidies instantanément lorsqu'un barrage naturel (fait de glace) a fondu, libérant un immense lac.
Un Aplaca saltado ! Eh oui, on a pu enfin goûter la viande d'Alpaga. Plutôt bon.
Le groupe : Elise, Bones (de Chine), Frances et Joel (Londres), Hortense (France) et deux Hollandais (qui passent la nuit ailleurs).

Débordant d'énergie et d'envie d'observer des oiseaux et d'admirer le paysage, je repars me balader tout seul pendant une heure entre le repas de midi et celui du soir. A part ça, on apprend découvre le reste de la troupe et on devient vite amis, à boire des bière et jouer aux cartes joyeusement.Vu que tout ça n'est qu'à 2000-3000m d'altitude, on n'a pas vraiment de souci d'altitude/soroche/mal des montagnes. Pas tellement besoin de décrire la marche, mieux vaut mettre des photos. Sinon, durant la nuit, il y avait des centaines et des centaines de lucioles dans toute la montagne, du coup l'ambiance était magique, avec des lumières volant dans tous les sens et clignotant à des km à la ronde.

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