vendredi 18 janvier 2013

Arequipa IV (Canyon de Colca, Jour 3)

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Mercredi 12 décembre

Troisième et dernier jour du Trek. Après avoir passé la nuit tout au fond du Canyon à 2160m, on doit remonter jusqu'au point de départ à Cabanaconde à 3300m pour 9h, pour ne pas rater le combi qui nous ramènera à Chivay à l'entrée du Canyon. Du coup on se lève joyeusement à 5h du matin pour une belle marche de pure montée de 1100m de dénivelé avec un temps imparti. Easy !

Il y a aussi la possibilité de louer des mules quand tu penses pas pouvoir y arriver tout seul, mais perso j'ai moins confiance en une mule qu'en mes jambes...

L'avantage de marcher aussi tôt le matin dans le canyon de Colca c'est que le Soleil n'atteint pas encore cette zone, du coup on marche au frais, ce qui rend les choses plus faciles. La marche est faisable en moins de 2h mais en marchant tranquillement avec Élise en m'arrêtant toutes les 2 minutes pour photographier les oiseaux, j'ai du faire ça en 3h. Et du coup je n'étais pas fatigué, mais faire ça en 2h c'est déjà un peu plus sportif.
Dans le Canyon de Colca chaque famille à une, deux, trois (ou plus) mules et font l'aller-retour jusqu'à Chivay ou Cabanaconde une fois par semaine pour y acheter ce dont ils ont besoin. Ça fait des heures de marche... C'est dingue! 
l'Oasis au fond après avoir marché une heure ou deux...

Une dernière fois on profite du superbe paysage puis on arrive au sommet et on remarche jusqu'à Cabanaconde où l'on prend un des meilleurs petits-déjeuners de l'Univers ! bah oui, on n'a pas mangé à 5h en se levant (enfin si, il devait me rester environ 4 petits gâteaux pour l'occasion), et se taper une montée d'un km pendant 3h, ça creuse. Du coup on mourait de faim et le ptit-déj fut fabuleux.


Après ça, on monte dans le combivoiture et on retourne à Chivay, en s'arrêtant à un point de vue absolument SUBLIME sur le Canyon de Colca et dans un village dédié à la vente d'objets pour touristes. A Chivay, nous allons aux bains thermaux où l'on se baigne dans différents bassins remplis d'eau chaude dans un beau paysage. Mais c'est moins agréable qu'en Islande, si vous voulez mon avis. J'aurais préféré rester plus longtemps en balade. Après ça, on va manger dans un restau où le buffet est hors de prix alors on décide d'aller ailleurs où l'on peut aussi manger TOUT CE QU'ON VEUT pour environ 3€. Le bonheur ultime après un trek que de manger tout ce que tu veux (beignets de banane, lomo saltado, boulettes de ci, salades de ça, etc). Manger c'est bien.

Les vêtements traditionnels des mamies du Canyon. Avec beaucoup de motifs notamment sur les jupons et les chapeaux et retroussés sur le devant pour faire une poche.
Un des plus beaux endroits que j'ai jamais vus.... !


Pour finir, on rentre a Arequipa, en traversant (comme à l'aller mais il faisait nuit et on dormait) la Réserve Nationale Salinas y Aguadas Blancas sur laquelle j'avais fait (tout seul parce que mes coéquipiers répondaient pas) un dossier et un exposé pour le cours de Ressources Naturelles. Du coup j'étais content de la voir en vrai et surtout... j'ai pu voir des vigognes ! Joie immense, encore une fois! Je n'espérais pas que ce soit si "aisé" de les voir. Il y avait surtout beaucoup de troupeaux de Lamas et pas mal d'Alpagas, mais de temps en temps je pouvais voir au loin (et quelques fois tout près) des troupeaux ou individus Vigogne.

Chivay, l'entrée du Canyon de Colca.
ça fait un peu paysage irlandais
On a fait un arrêt d'une minute à 5000m pour voir une chaîne de volcans. Sauf qu'on venait de 3000m avec du Soleil. On a gelé instantanément, c'était terrible.
Troupeau de Lamas, avec quelques alpagas.
Une Vigogne !

Évidemment, c'est là le moment pour que je vous explique enfin la différence entre un Lama, un Alpaga, une Vigogne et un Guanaco, les 4 espèces de Camélidés américains (les autres camélidés ayant migré en Asie et Afrique jusqu'à ce qu'il n'en restent que les Dromadaires et les Chameaux (de Bactriane et de Tartarie puisque ce dernier vient d'être identifié comme étant une espèce à part entière).


LE LAMA : C'est un animal domestique, pour commencer. Il n'y a pas de lamas sauvages. Le lama est issu de la domestication du guanaco et vit donc le plus souvent dans la montagne en-dessous des 3800m d'altitude. Ils sont plutôt grand, pouvant atteindre généralement 1,8m et plus de 150 kg, mais ne peuvent porter qu'un quart de leur poids, donc pas d'humains. Comme la plupart des animaux domestiques, de nombreuses couleurs et tailles de lamas existent. Les lamas ne sont pas stupides, ils peuvent apprendre rapidement des taches simples, ils se socialisent facilement, prennent soin les uns des autres. Ah et euh là en faisant des petites recherches, je viens de découvrir qu'aux Etats-Unis on utilise parfois des lamas pour garder des élevages de moutons ou de chèvres... perso je trouve ça très étrange, mais ça peut être sympa. Enfin bon, généralement, depuis leur domestication il y a 4000-6000 ans, ils servent surtout à transporter des choses et parfois pour la viande et la laine, bien que celle-ci ne soit pas du tout une des meilleurs du monde.

L'ALPAGA : Comme le lama, il s'agit aussi exclusivement d'un animal domestique. L'alpaga est issu de la domestication de la vigogne et vit par conséquent entre 3500m et 5000m d'altitude. Contrairement au Lama, l'alpaga ne sert pas principalement au transport de charges, mais surtout à la production d'une laine de qualité, surtout pour les alpagas de la "race" Suri (cherchez sur google, c'est rigolo). On les mange, aussi. Ils ne peuvent pas transporter grand chose parce qu'ils pèsent 50 à 85 kg bien qu'ils peuvent mesurer 1m50. Comme les lamas, les alpagas peuvent cracher, que ce soit juste de l'air avec de la salive ou le contenu acide qui se balade dans leur estomac. Mais c'est rare qu'ils crachent sur les humains, c'est surtout entre eux pendant les bagarres entre mâles. Pour différencier le lama de l'alpaga, on peut dire que le lama est généralement plus grand, que sa tête est plus longue, que ses oreilles sont plus grandes et incurvées et puis globalement ils ne sont pas autant couverts de laine que les alpagas qui sont vraiment des moutons avec un long cou. Une autre différence est leur "lieu" de vie puisque le Lama vit surtout en-dessous de 3800m et l'alpaga au-dessus.

LE GUANACO : Est le plus mystérieux des quatre camélidés d'Amérique du Sud. C'est aussi le plus grand (près d'1m80). Il s'agit d'un animal exclusivement sauvage et donc toujours de la même couleur, une sorte de brun roussâtre avec du blanc sur le ventre. Comme je l'ai dit plus haut, le guanaco vit plutôt bas, souvent à moins de 3000m d'altitude. Avant on pouvait le trouver jusqu'au bord de mer péruvien mais maintenant il se cache dans la montagne, au Pérou. Leur aire de répartition va cependant jusqu'en Terre de Feu (extrême Sud du continent) et c'est en Patagonie qu'ils sont les plus répandus. Ils peuvent courir à 65 km/h pour semer un puma (leur principal prédateur) et savent nager. Au Pérou, l'espèce avait quasiment disparu à cause de la chasse illégale, mais, malgré le manque de plan de protection, les guanacos ont su se débrouiller tout seuls en vivant dans des coins difficiles d'accès et ils s'en sortent environ.

LA VIGOGNE : C'est un animal sauvage vivant sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes (dans la Puna). Comme le guanaco, elle est globalement rousse, mais elle est plus petite et plus fine. Avec les conquistadors, la population des vigognes avait été totalement décimée (à cause des chiens, notamment) mais à présent la chasse à la vigogne est interdite. Toutefois, une fois par an, le Chaccu, la chasse traditionnelle, est autorisée pour les communautés andines qui rabattent les animaux dans un enclot afin de les tondre. En effet, la vigogne est l'animal ayant la fibre la plus fine du monde (et donc potentiellement la plus chère). Pour vous faire un petit classement, après la vigogne il y a l'alpaga suri, le boeuf musqué, le mouton merino, le lapin angora, la chèvre chasmere, le yak etc. En plus d'être très fine, elle est également très isolante puisque la vigogne vit dans un climat de très très haute montagne où les conditions de vie sont extrêmement difficiles. Mais du coup il y a toujours du braconnage. A part ça, c'est l'animal emblème du Pérou, présent sur le drapeau officiel.

Voila voila, maintenant vous en savez peut être un peu plus sur ces quatre animaux souvent confondus. J'espère voir un jour des guanacos pour vous en montrer des photos, en attendant vous avez google.

Le Volcan Misti, au pied duquel se situe Arequipa.
Un troupeau de vigognes et un alpaga devant le Misti
Après avoir traversé des paysages extrêmement variés que dominait au bout d'un moment le volcan Misti, nous arrivons à Arequipa où nous nous séparons (enfin on a quand même bu quelques pisco sour avec Frances, Joel et Bones le soir même à notre terrasse favorite). Rien que pour les gens rencontrés et les moments partagés, ça valait le coup, ce trek. Après, les paysages grandioses, les sensations, les oiseaux etc, c'était tout aussi fabuleux. Le seul souci est qu'à chaque fois j'aurais bien marché deux fois plus (après une pause, quand même). Mais bon, il ne faut pas oublier que marcher en plein soleil c'est plutôt galère, qu'il fait nuit dès 18h etc, donc tant pis, je ravale ma frustration. C'était génial !
Arrivée à Arequipa.

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