mardi 8 janvier 2013

Selva Central (Jour 3 : Yanachaga-Chemillén & Oxapampa)

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Dimanche 25 novembre
 
Dernier jour de ce voyage tout seul. Réveil à 7h, café, et je retrouve le guide et un coupe de finlandais pour prendre la voiture et refaire le chemin que j'avais fait hier. Rapidement on arrive à l'endroit où la route est détruite. On abandonne la voiture. Le guide construit un pont de fortune avec un tronc et nous pouvons continuer à pieds.

Ici il y avait un bassin, une sorte de piscine, ainsi qu'une belle route...
Sauf que le déluge de la veille a complètement détruit le paysage... chaque petite rivière est devenue un fleuve géant, s'est multiplié par cinq, a monté de deux mètres etc. Du coup, le chemin vers la réserve Yanachaga-Chemillén n'existe plus et on marche le long de la rivière dont le niveau a heureusement beaucoup baissé. Sur plusieurs mètres de chaque la forêt est détruite, c'est très impressionnant. C'est la première fois que le guide voit ça alors qu'il fait ce boulot depuis vingt ans...

On voit clairement la petite rivière et la forêt sur les côtés qui a été complètement anéantie.
Le guide voulait des photos de lui dans ce paysage cataclysmique.
Une Bromélia, famille de plantes typiques d'Amazonie
Association Algue / Champignon.
Forcément, on voit moins d'oiseaux et d'animaux en général que dans un environnement normal puisque tout n'est que destruction. Pour avancer, vu qu'il n'y a plus de chemin, on doit construire des ponts, sauter sur la rivière, escalader etc. mais c'est bien rigolo de marcher comme ça. A un moment on se perd un peu dans la jungle puis on retrouve enfin le chemin. Là ça commence à monter vraiment puisqu'on compte aller jusqu'à 3000m (Oxapampa est à 1800m). Quelques champs puis on finit par arriver à l'entrée de la réserve (j'aurais jamais pu trouver ça tout seul la veille si j'avais sauté par dessus le petit gouffre).

Poivrons plus ou moins sauvages.
Le magnifique Motmot d'Equateur, de la famille des Horlogers, gros oiseaux colorés.
Le Colibri Porte-Epée, le seul oiseau ayant un bec plus grand que lui. Ça le gène beaucoup mais il peut ainsi manger le nectar des fleurs aux corolles les plus profondes.
Fleur de la famille des Passiflores (enfin je suppose).
Hélas, assez rapidement nous sommes bloqués par un nouveau précipice. Sauf que cette fois c'est vraiment haut (avec une charmante cascade, ma foi), c'est un bébé canyon. Et la rivière a vraiment détruit tous les ponts qui existaient en hauteur et les passages en bas... Impossible de passer. On ne peut donc rien faire d'autre que rentrer tranquillement jusqu'à Oxapampa.

La cascade das le fond qui se jette dans un précipice qu'on ne voit pas sur la photo. Au bout du chemin il est censé il y avoir un grand pont.
Des orchidées cheloues.
Une autre forme d'orchidée.
L'araignée la plus minimaliste : un point pour le corps et des fils pour les pattes.
Une immense orchidée avec une tige géante qui pend des arbres.
Une plante qui ressemble à un épieu.
Un papillon fabuleux ♥
C'est très frustrant de ne pas avoir vraiment vu la réserve, du coup. De ne pas être monté dans la jungle à 3000m, de n'avoir vu que très peu de nouveaux oiseaux (mais bon, le Motmot d'Equateur à la classe) etc. Mais le fait de voir une catastrophe naturelle comme ça, c'est assez fascinant aussi et ça n'arrive pas tous les jours... Ainsi soit-il.

Des restes des canaux construits par les allemands il y a 100 ans pour transporter... de l'eau du lac, je crois. J'ai oublié.
Retour vers 13h à Oxapampa. Pendant le repas il commence pleuvoir des cordes comme la veille donc j'abandonne l'idée d'aller à une cascade à 1h30 de la ville. Ne sachant pas trop quoi faire, je décide de trouver une colline pour avoir un point de vue sur la ville (ma nouvelle passion quand j'arrive dans une nouvelle ville). Dur dur (les montagnes sont loin), je demande à moult gens et je finis par avoir une piste pour le cimetière. Je traverse toute la ville, discute avec les vendeurs de fleurs et monte dans le charmant cimetière plein de plantes (et de colibris dans les arbres). 

Mon café/restaurant préféré d'Oxapampa, durant le déluge.
Il y a des fils barbelés qui empêchent de monter, mais je trouve une faille et me retrouver à marcher dans les plantes avec des insectes mangeurs de sang. Au bout d'un bon moment, je trouve de nouveaux fils barbelés et galère pour passer mais je finis par faire fi du tétanos et me frayer joyeusement un passage vers le champ auquel je voulais accéder. Bonheur! La vue sur la ville est très belle. J'aime beaucoup Oxapampa. Très tranquille, loin des foules, loin des touristes, entourée de montagnes, de forêts, de nuages...

Il faut redescendre assez rapidement, vu que j'ai un bus à 19h, mais j'arrive en bas trop tôt et ne sais que faire après avoir acheté un tas de gâteaux. Mais par chance je tombe sur un combat de coqs! Je vais enfin assister à ce spectacle. J'y reste une heure, ce qui me laisse largement le temps d'apprendre les codes et règles, et surtout de mourir d'ennui. En effet, en plus d'être ignoble sur le principe de faire combattre férocement des animaux possédant des lames de rasoir aux pattes, c'est vraiment une belle perte de temps.

On fait marcher les coqs dans le sable, avant tout combat.
Tout d'abord, le présentateur appelle les noms des deux adversaires. Quelques minutes plus tard il arrivent avec leurs coqs respectifs et les font marcher sur le sable de l'arène, probablement pour que le coq sente le terrain dans lequel il va combattre. Commence la partie la plus longue : un "écuyer" arrive avec une belle boîte,  choisit une lame de rasoir et l'attache pendant un bon moment à une des pattes du coq de son chef. Ça dure bien 5 minutes. Après, les deux propriétaires présentent les coqs l'un à l'autre afin qu'ils se regardent méchamment et se vouent une haine éternelle. Les coqs sont alors posés sur le sol. Ils ne bougent pas pendant 5 à 30 secondes et soudainement, sans raison apparente, ils se jettent l'un sur l'autre et se tapent dessus pendant au moins 20 secondes jusqu'à qu'il y en ait un qui ne se relève plus. On les sépare alors, on déclare le vainqueur et puis chacun s'en va avec son coq.

La jolie boîte à rasoirs.
On présente les coqs.
Ces coqs sont particulièrement moches et ont l'air particulièrement maléfiques. Si les coqs possédés par le Démon existent, ce sont eux.
Quand ils se battent ils ont une collerette impressionnante... 
L'horreur...!
Sérieusement, on dirait qu'il est le mal à l'état pur !
5 minutes plus tard le présentateur appelle deux autres noms, 5 minutes plus tard ils arrivent, presque dix minutes plus tard les coqs sont prêts et 40 secondes plus tard le combat est fini. Ça fait quand même 95% du temps où ils ne combattent pas et on s'ennuie ! ça vaut donc encore moins le coup... enfin bon, je suppose que quand t'es avec tes potes à boire des bières en fumant, c'est plus rigolo et ça occupe. Parce que oui, alors qu'on voit très rarement les péruviens boire ou fumer, là, tous buvaient des bières et un nombre conséquent fumait. Ah ah! ça fait un peu taverne à découvert avec le coucher de Soleil derrière.

Après 1h de cet intéressant spectacle, je m'ennuyais trop pour rester et surtout j'avais un bus à prendre donc j'ai traversé a ville une dernière fois, dit au revoir à Oxapampa et suis monté dans le bus pour rentrer à Lima et arriver lundi matin à temps pour aller en philo.

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